26 avril 2006

l'Agence de l'innovation industrielle

L'information est sortie le 25 avril 2006. La France lance une nouvelle agence pour la promotion de l'innovation industrielle. Les six premiers projets sélectionnés sont : "Bio-Hub" vise à fabriquer des produits chimiques à partir de produits agricoles, "Homes" est un système devant réduire la consommation d'énergie des bâtiments de 20%, "NeoVal" est un projet de nouvelle génération de métro automatique sur pneumatiques, "Quaero" est un programme franco-allemand de logiciels de recherche multimédia destiné à concurrencer Google et Yahoo, "TVMSL" est un système de télévision sur mobile diffusée par satellite, "VHD" est un programme déjà mis au point par PSA de véhicule hybride diesel électrique. L'idée derrière cette agence est évidemment de donner un coup de pouce à la recherche et le développement. L'argent public est associé aux capitaux privés pour créer une force de frappe capable de contrer l'hyperpuissance. L'idée est intéressante car elle fait sauter deux tabous : Le premier est que la sphère publique et privée ne sont plus hermétiques, le deuxième est que les budgets publics de recherche visent directement des projets industriels concrets. En France, nous connaissions tous l'implication de certaines grandes entreprises dans la promotion de la création et de l'innovation. France Telecom, Bougues, Vivendi pour ne citer qu'eux favorisent l'éclosion de projets venus de salariés de l'entreprise. Un dispositif légal encadre cet effort de ces entreprises. On appelle ça l'essaimage. Voilà une idée qui doit être "copiée" dans notre chère Tunisie. Les idées de projets ne manquent pas.

11 avril 2006

La grande régression

Je vois fleurir ici et là la nouvelle mode des femmes de Tunisie. La mode des femmes voilées est de retour dans les paysages de la Tunisie. Au nom d’une supposée liberté retrouvée beaucoup de femmes choisissent de mettre cette « protection » de leurs cheveux, une protection de la tentation que peut exercer les cheveux sur la gente masculine. Voilà 50 ans que le père de l’indépendance tunisienne a entamé sa croisade contre ce symbole de la soumission féminine. La génération de mes parents l’a vu à la télé ôter le « Safsari » de la tête des femmes tunisiennes. La nouvelle génération de femmes n’a pas connu cette époque de notre histoire enfouie. Quand la Tunisie de nos amours a retrouvée l’indépendance en 1956, la situation des femmes était la suivante. L’éducation des femmes était un péché au nom de leurs préjugés religieux. Les femmes étaient interdites dans la rue et les lieux publics. Les femmes découvraient leurs maris pendant leur nuit de noces. Les seules sorties possibles était pour aller de la maison du mari à la maison du père ou du grand père. Leur tenue traditionnelle, le fameux « safsari », leur servait de déguisement parfait pour leur déplacement. Les nouvelles femmes voilées n’ont pas connu cette situation de discrimination et de mise au pas de leurs grands-mères. Ce sont les femmes de l’émancipation. Ce sont des femmes qui sont allées à l’école et ont reçu des diplômes. Au nom de dogmes rabachés par des prédicateurs de chaînes satellitaires, ces femmes choisissent de se mettre les tenues que leurs grands-mères et leurs mères ont combattues et vaincues. La Tunisie était une exception culturelle avant que la mondialisation à travers les satellites sonne le nivellement vers le passé. Les tunisiennes ont oublié qu’elles étaient en avance sur les autres pays du moyen orient et veulent désormais ressembler à ces femmes qui sont interdites de sortie de leurs maisons, qui sont interdites de conduire, qui sont interdites de devenir magistrat. Malheureusement, ces femmes se sont laissés convaincre par ces prédicateurs qui manient les mots si subtilement qu’ils peuvent envoûter n’importe quelle personne en jouant sur le registre de l’émotionnel, un canal de communication très puissant chez la majorité des femmes. Ces femmes n’ont malheureusement pas lu, entendu, écouté l’ancien numéro 2 du mouvement intégriste algérien rappeler la démarche de retour à la bonne religion de toutes ces femmes musulmanes. Les femmes doivent remettre le voile comme première étape. Ensuite, elle n’ont le droit qu’à des métiers typiquement féminin, enseignante, médecin, … A terme ces femmes sont invitées à ne plus aller aux universités, car les métiers où les hommes et les femmes sont mélangés dans les mêmes lieux de travail doivent être progressivement prohibées. Dans un monde où il y a un chômage élevé et que la responsabilité de subvenir aux besoins du foyer revienne aux hommes, la priorité de travailler est donnée aux hommes. Si les femmes restent aux foyers, il faut adapter leur éducation par un programme très adapté à l’éducation des enfants et au respect de son mari. Une femme vertueuse est une femme qui a contenté son mari. Bref le programme de ces leaders de la « nouvelle renaissance » est de retourner à la situation des années 1950. Comment ces femmes « libres », libérées, émancipées peuvent se laisser entraîner dans un processus de régression général au nom de préceptes divins. Femmes de Tunisie, je vous en supplie, réveillez vous, le péril passéiste vous guette. Ne vous laisser pas séduire par des hommes qui pensent que vous êtes des êtres inférieurs, qui pensent que votre constitution physique et psychique vous donne un statut d’être inférieur où votre jugement, votre témoignage n’a pas le même poids que celui d’un homme. Femmes de Tunisie, je souhaite de tout mon cœur que vous puissiez résister avec la raison qui vous a été donné par un dieu juste et équitable.